L’unité sanitaire : un espace de médiation qui s’ignore 

Rien ne ressemble plus à une unité de soins qu’une unité de soins : des couloirs, des box de consultations, des tables d’examens, des bureaux, une salle de soins comportant notamment la réserve de médicaments, des blouses et des chariots. A ceci près, qu’ici, n’y rentre pas et n’en sort pas qui veut. Bienvenue dans l’unité de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) du centre pénitentiaire de Vivonne, dans la Vienne (86).

Tel est le début de l’article qui a été publié dans le dernier numéro du magazine Inter-Médiés, proposé par l’un de nos médiateurs. Nous sommes fiers d’avoir pu mettre en valeur les soins dans un univers carcéral. 

Pour rappel, jetez un oeil sur « Qui sommes-nous« 

Pour résumer, cette unité sanitaire est hébergée au cœur du centre pénitentiaire. Une quinzaine de professionnels du CHU de Poitiers sont affectés à cette unité : des secrétaires qui programment les rendez-vous médicaux pour les détenus ; des infirmières qui effectuent le soins quotidiens, distribuent les médicaments en cellule et font également de la prévention et de l’éducation à la santé ; sans oublier les médecins généralistes qui consultent quotidiennement mais aussi des spécialistes, des dentistes, des kinésithérapeutes ou encore des manipulateurs en électroradiologie.

Dans cet univers où les fenêtres à barreaux offrent une vue sur les autres bâtiments de la prison, les détenus qui sont présents et qui attendent leur consultation ou leur examen dans des petites cellules, ont pris rendez-vous grâce à un mot, un courrier qu’ils ont rédigé et déposé dans les boites aux lettres qui se trouvent en détention. 

Les professionnels de l’UCSA se déplacent aussi parfois dans les cellules sur des cas cliniques complexes ou lorsque par exemple le détenu est en quartier d’isolement.

L’adaptation et la polyvalence sont les maitres mots car dans une même journée, une naissance peut être annoncée comme une fin de vie à gérer, une maladie chronique à stabiliser comme un arrêt cardiaque à récupérer.

Si cette unité offre une réponse aux situations aigues ou à toutes les problématiques de santé des détenus, elle a aussi vocation à leur permettre de reprendre en main leur santé grâce aux ateliers organisés par les professionnels de santé mais aussi aux projets de soins ou de recherche pour les détenus favorisant ainsi la réinsertion, la réadaptation et permettant ainsi de créer, par leur incarcération, une opportunité de se reconstruire.

De plus, ces professionnels de santé collaborent avec de nombreux autres intervenants extérieurs et font le lien. Ils ont ainsi un rôle de messagers auprès de l’administration pénitentiaire pour signaler, alerter sur la situation d’un détenu (par exemple lorsque ce dernier a un risque suicidaire). Ils font sans cesse le lien entre tous les acteurs qui gravitent dans l’environnement du détenu, avec le souci permanent, car les circonstances l’imposent, de respecter la confidentialité afin de maintenir la confiance. 

Sans le savoir, par leur rôle de tiers neutres et indépendants, ils exercent, d’une certaine manière, une fonction de médiateur, entre le détenu et l’administration pénitentiaire. Sans jugements, ils écoutent, sans même connaître les raisons pour lesquelles les détenus sont arrivés là. Et c’est en cela que l’accompagnement est réel. Le passé importe peu désormais. Le présent prime, et surtout l’avenir qui est à construire, à imaginer, comme en médiation.

Si ce résumé vous a intéressé, n’hésitez pas à lire l’intégralité de cet article dans la revue Inter-Médiés !

©Hermès Médiation – centre de médiation – Poitiers

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