Justice et médiation – acte 3
Tout le monde attendait avec impatience le dénouement du conflit de notre couple, de nos voisins et de notre salarié et de son employeur. Eh bien le voici !
Lors de la médiation du couple, le père, qui refusait la garde de ses enfants une semaine sur deux, a révélé qu’il avait peur de ne pas assurer la gestion quotidienne de ses enfants sept jours consécutifs. Il expliquait qu’il avait toujours pu compter sur sa femme, dont il reconnait qu’elle est une mère admirable dans l’éducation de ses enfants. La mère expliquait qu’elle voulait seulement de la stabilité pour ses enfants, déjà très marqués par la séparation de leurs parents. Elle avoua avoir pensé que le refus de son mari de la garde alternée une semaine sur deux n’était qu’une manière de la provoquer. Après de longues heures d’échange, ils ressortirent soulagés et réjouis d’avoir trouvé une solution encore meilleure à leurs yeux que leur proposition respective initiale. Les enfants vivront chez leur mère, iront un week-end sur deux chez leur père qui aura également le plaisir de passer toute la journée du mercredi avec eux pour les accompagner dans leurs activités.
Quant aux voisins, après un temps d’échange très vif autour de cet arbre qui faisait trop d’ombre, ils ont finalement révélé des blessures et des rancœurs plus profondes. L’arbre n’était donc qu’un prétexte. L’un a toujours pensé que son chat retrouvé mort avait été empoisonné par l’autre qui faisait un potager et utilisait des produits toxiques. L’autre lui a indiqué que son chat n’avait pas pu mourir de sa faute car il accordait une grande attention à la faune et à la flore en utilisant des produits naturels pour ses légumes. Il lui révéla aussi que cet arbre, objet du litige, avait été planté par son grand-père pour la naissance de son père. Après des pleurs, ils prirent une grande décision ; celle d’enlever la clôture qui avait toujours séparé leur terrain, de couper certaines branches de l’arbre pour y faire entrer la lumière et y construire une cabane pour leurs petits-enfants respectifs.
Enfin, le salarié, après des explications, comprit la raison du refus de son employeur de lui accorder le paiement de ses heures supplémentaires. L’employeur n’avait jamais imaginé la mauvaise foi de son salarié mais avait tout simplement décidé de mettre un terme aux heures supplémentaires depuis un évènement qui s’était produit quelques mois auparavant dans le service voisin. L’organisation frauduleuse autour de la pointeuse pour comptabiliser des heures qui n’avaient pas été faites par une vingtaine de salariés. Le salarié de bonne foi n’avait pas eu connaissance de cet épisode malheureux et admit qu’il ne connaissait pas la nouvelle règle concernant les heures supplémentaires dans l’entreprise. L’employeur décida de lui accorder une semaine supplémentaire de congés en échange des heures de travail effectuées.
Dans ces trois histoires, la justice n’aurait pas pris de telles décisions. La médiation a permis une autonomie et une responsabilisation des personnes en conflit qui ont réussi à dépasser le litige, à comprendre la situation de l’autre, à écouter leurs besoins pour imaginer ensemble une solution sur-mesure dont on peut dire que c’est sûrement la meilleure !
©Hermès Médiation – centre de médiation – Poitiers
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