L’ouvrage a été publié en 1997 et a parcouru le monde, traduit dans plus de 40 langues. Son auteur, Don Miguel Ruiz, après avoir fait des études de médecine et avoir exercé en tant que chirurgien, est aujourd’hui connu pour ses ouvrages et ses enseignements chamaniques.
Miguel Ruiz propose d’intégrer dans nos vies quatre accords visant à briser nos croyances limitatives. Celles que nous développons depuis l’enfance, qui distordent la réalité et nous maintiennent dans la souffrance. À force de conditionnements culturels et éducatifs (sur ce qui est juste ou faux, bon ou mauvais, beau ou laid) et de projections personnelles (« je dois être gentil », « je dois réussir »), nous avons intégré une image fausse de nous-même et du monde.
Ce petit livre est en quelque sorte un code de conduite, un ensemble de règles de vie que l’auteur nous invite à suivre au quotidien pour être plus heureux et pour rendre le monde meilleur.
Chacun d’entre nous est invité à tester ces quatre règles dans son quotidien, ainsi que les médiateurs dans leur pratique.
Premier accord : que votre parole soit impeccable
C’est par la parole que nous nous manifestons. Elle représente notre capacité à nous exprimer et à communiquer, à penser et donc à créer les évènements de notre vie. La parole est un des outils des plus puissants de l’homme. Mais, comme une lame à double tranchant, la parole peut créer les rêves les plus beaux ou tout détruire autour de nous. Selon la façon dont elle est utilisée, la parole peut libérer ou asservir. La parole est si puissante qu’un seul mot peut changer une vie ou détruire l’existence de millions de personnes. Il y a quelques décennies, la parole d’un seul homme en Allemagne a manipulé toute une nation peuplée de gens intelligents.
Si le médiateur doit avoir une parole impeccable, il doit pouvoir aussi inviter ses médiés à s’exprimer de manière la moins agressive possible. Dans son ouvrage « Les mots sont des fenêtres », Marshall Rosenberg évoque son grand-père qui insistait sur le besoin d’intégrer la non-violence dans notre communication. « Et si nous devenions le changement que nous souhaitons voir dans le monde » ajoutait-il.
A notre sens, c’est aussi le rôle du médiateur que de donner l’exemple d’une parole impeccable et de suggérer ce chemin à ses médiés.
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Deuxième accord : quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle
Ce que les autres disent et font est une projection de leur propre réalité, leur propre rêve. La personne qui arrive à sa détacher des opinions et des actions des autres ne sera pas victime de souffrance inutile.
Faire une affaire personnelle de ce qui nous arrive nous offensera. Notre réaction consistera alors à défendre nos croyances. C’est souvent, là, le point de départ des conflits.
La personne qui s’exprime a besoin de montrer qu’elle a raison et, de ce fait, de donner tort à l’autre. Elle va tenter d’imposer son point de vue en imaginant que c’est LA vérité, alors que c’est sa vérité. Vouloir imposer sa propre vision du monde entraine de l’agressivité, que l’autre va prendre pour lui alors que le but du premier est juste de rallier le second à sa cause.
La mission du médiateur est de faire comprendre à ses médiés qu’ils ont tous raison de leur point de vue. L’expression des besoins de chacun permet en médiation de se recentrer sur soi et d’éviter ainsi de faire des reproches à l’autre.
La pyramide de Catherine Aimelet-Périssol, médecin de formation et psychothérapeute, fondatrice de l’Institut de logique émotionnelle, auteur de plusieurs ouvrages dont « Comment apprivoiser son crocodile », propose de faire l’adéquation entre le ressentis des personnes et leurs réactions induites. Elle permet de mieux comprendre certains agissements et de ne plus en faire une affaire personnelle. En effet, si nous avons conscience que derrière les réactions de défense se cachent des émotions et des ressentis, il est alors plus facile de comprendre les personnes.
Le médiateur, par ses questionnements, permettra à ses médiés cette prise de conscience.
Troisième accord : ne faites pas de suppositions
« Les gens sont troublés non par les choses, mais par l’image qu’ils s’en font » nous enseigne Epictète, philosophe grec, grande figure du stoïcisme.
Nous ne devons pas hésiter à poser des questions et à reformuler, pour savoir si non seulement nous avons bien compris notre interlocuteur mais aussi pour développer la reconnaissance réciproque. Nous supposons que tout le monde voit la vie comme nous la voyons. Nous supposons que les autres pensent comme nous pensons, que les autres ressentent les choses comme nous les ressentons, qu’ils jugent comme nous les jugeons.
Par ses questionnements et ses reformulations, le médiateur va aider ses médiés à voir la réalité de l’autre, à éviter les jugements hâtifs et les suppositions, à éviter donc les malentendus à l’origine des tensions. Cela est aussi valable pour le médiateur qui doit se préserver de toute forme de supputation.
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Quatrième accord : faites toujours de votre mieux
Le médiateur n’est pas un faiseur de miracle. Il fait de son mieux comme tout professionnel qui accomplit une mission. Ceci peut lui épargner la culpabilisation et les regrets.
Finalement, comme à toute personne dans sa vie personnelle ou professionnelle, ces quatre accords toltèques peuvent être très utiles au médiateur. Ils ont cette vertu d’offrir un cadre et une voie éthique. Ils permettent d’éviter les déviances et les pièges qu’engendrent les relations humaines.
©Hermès Médiation – centre de médiation – Poitiers
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