Pour bien commencer l’année, nous vous conseillons un bel ouvrage de Sibyle Veil sur un sujet qui constitue sûrement l’une des plus grandes richesses de l’humanité et qui reste malheureusement bien sous-exploité, à savoir l’écoute.
Il s’agit d’un essai écrit par Sibyle Veil, qui s’intitule « Au commencement était l’écoute ». Cet ouvrage est indispensable à celui qui souhaite faire un pas de côté dans notre société, être interpellé, s’ouvrir à de nouvelles perspectives, prendre de bonnes résolutions pour 2024, ou tout simplement se rappeler les règles du bien vivre avec soi-même et avec les autres.
Sibyle Veil est présidente-directrice générale de Radio France depuis 2018, après avoir occupé un poste de direction au sein même de cette entreprise publique. Elle a débuté sa carrière comme rapporteure technique au Conseil d’Etat, puis a été nommée conseillère technique à la présidence de la République. Avant d’intégrer Radio France, elle a exercé pendant quelques années à l’hôpital public en qualité de directrice du pilotage et de la transformation à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Pourquoi dresser un curriculum vitae de cette brillante professionnelle ? Car son parcours dans des domaines variés montre son ouverture d’esprit et sa curiosité intellectuelle. Et bien, ce livre est à son image ! L’écoute y est abordée à travers des univers inattendus. Le lecteur passe de la politique, à la musique, de l’éducation au cinéma, de la sociologie à la philosophie, de la religion à la défense. Ces domaines, et bien d’autres encore, y sont abordés de manière intime et en même temps avec beaucoup de hauteur. Les références littéraires et historiques y sont nombreuses. Ainsi, le lecteur voyage dans le temps et dans des milieux différents, toujours avec un fil conducteur, celui de l’écoute.
Si écouter va au-delà d’entendre, le lecteur ne devra pas être surpris que ces deux notions soient mises en valeur dans cet essai. Tantôt, l’auteure donne les notions fondamentales de l’écoute, tantôt, elle redore le blason d’un sens trop souvent délaissé, à savoir l’ouïe.
Jetez un oeil sur le billet que nous avions déjà consacré à l’écoute
L’ouvrage commence poétiquement par le chant des oiseaux et finit de la même manière. Un silence qui permet d’entendre… un bonheur qui semble aujourd’hui si difficile à atteindre !
Si le commencement de bien vivre, c’est de bien écouter, enseignait le philosophe Plutarque, il y a près de deux mille ans, l’auteure rappelle que le grand paradoxe de notre époque, pourtant riche en modes de communication, n’a jamais été aussi pauvre en espaces d’écoute.
Pourtant, loin de la passivité qu’on pourrait lui prêter, l’écoute est un puissant moyen d’action, en prise avec les défis actuels.
Dans cet ouvrage, l’écoute parait incontournable au bonheur. Elle est un besoin vital, un art qui s’apprend, se développe, nous construit et enrichit notre vie familiale ou personnelle, notre vie professionnelle. Elle permet la créativité et la légitimité. Elle permet une connexion à soi et aux autres.
Ainsi, notre capacité d’écoute fonde grandement notre présence au monde. Mais l’écoute n’est pas innée ou réservée à quelques-uns ; c’est une compétence et un savoir-être qui s’apprennent et peuvent être développés par tous et à tout âge.
Encore faut-il avoir conscience que l’on ne sait pas écouter. Car ne pas savoir écouter est une chose, mais ne pas savoir qu’on ne sait pas écouter, en est une autre ! Comment peut-on alors s’améliorer si nous ne prenons pas conscience qu’on ne sait pas ?
L’auteure rappelle qu’à travers l’éducation que nous donnons à nos enfants, à travers les loisirs que nous choisissons, à travers les médias qui nous accompagnent, nous pouvons restaurer les conditions d’une écoute véritable. Pour chacun et pour l’humanité.
Vous l’aurez compris, nous vous invitons vivement à lire ce livre qui est à la fois un message d’alerte, mais aussi d’espoir. Il ouvre de multiples perspectives par ses nombreuses références.
Eteignez vos écrans, créez le silence et plongez-vous dans cette lecture ! Vous serez sur le bon chemin, dans une société où « tout le monde parle, plus personne n’écoute ».
©Hermès Médiation – centre de médiation – Poitiers
Lire aussi : Emmanuelle Daviet, médiatrice de Radio France
Partager la publication "Au commencement était l’écoute – Sibyle Veil"